À quel âge se reconvertir ?

« Changer »… un actif sur deux y pense sérieusement ; parfois sans oser franchir le pas, retenu par l’âge, la situation matérielle ou familiale. Que vous ayez 20 ans, 35 ans ou 50 ans et plus, il est possible de se réorienter professionnellement, à condition de préparer, avec lucidité, votre transition. Nos conseils vont vous y aider.

Changer de vie professionnelle en début de carrière (avant 35 ans) :

Le cas n’est pas rare puisque 30 % des moins de 30 ans plaquent tout pour repartir de zéro.  

Les raisons sont variées : on a opté pour un métier par défaut ou à cause de l’entourage ; le début de carrière est décevant (contrat précaire, salaire peu attractif, management impersonnel, boulot jugé inintéressant…) Il y a loin du rêve à la réalité ! Les Bac + 5 n’échappent pas à la règle. Ils n’hésitent pas à renoncer à une carrière gratifiante, pour se lancer dans un métier « passion » : boulanger, ébéniste, start-up, univers associatif…

Notre conseil : le Congé Sabbatique

A cet âge, les contraintes familiales ou financières sont encore légères. Profitez de votre liberté, en prenant un congé sabbatique, pour expérimenter votre nouvelle aventure. Préparez-vous en amont, en définissant clairement votre projet et en mettant de l’argent de côté - tant que vous êtes encore salarié(e). N’oubliez pas que vous ne serez pas rémunéré(e) pendant votre congé. Prenez le temps de vous former pour acquérir les compétences qui vous seront utiles… tout en conservant un filet de sécurité.

En effet, le congé sabbatique est strictement encadré par le code du travail. Ce n’est pas une démission, et l’employeur n’a pas le droit de vous le refuser. En revanche, il peut vous demander d’en modifier les dates. Le gros avantage pour vous : à la fin de votre congé, votre employeur est tenu de vous retrouver un poste équivalent… si vous souhaitez réintégrer l’entreprise.

Changer de vie professionnelle en milieu de carrière (35 à 45 ans) :

Crise de la quarantaine oblige, vous commencez à faire le bilan de votre vie personnelle et professionnelle. La conscience du « temps qui passe » se fait plus aiguë. Désormais, vous avez besoin de concrétiser vos aspirations profondes, tout en préservant les grands équilibres qui ont du sens pour vous (notamment la sphère privée).

Cependant, vous êtes tiraillé(e) entre vos envies et les multiples obstacles qui s’opposent à l’idée de changement : emprunt immobilier à rembourser, responsabilités, charges familiales…

Vous rêvez de créer des chambres d’hôtes, un nouveau concept de restauration, des blogs ou une chaîne YouTube… Attention aux mirages ! Avant de passer à l’action, vous devez absolument confronter votre rêve à la réalité.

Notre conseil : l’expérimentation et le développement des compétences

Il faut identifier et anticiper les difficultés soulevées par votre projet : estimez les capitaux nécessaires et réalisez une étude de marché. Ensuite, rencontrez les personnes qui exercent le métier qui vous intéresse. Enfin, développez vos compétences en décrochant une nouvelle certification reconnue sur le marché de l’emploi. Vous pourrez ainsi doper votre carrière (ou en changer), en apprenant pendant vos heures de liberté et pendant vos pauses.

Rejoignez les millions de personnes qui se forment à distance, dans le monde. 

Changer de vie professionnelle en fin de carrière (après 50 ans) :

Si nous sommes amenés à travailler de plus en plus longtemps, force est de constater que les séniors n’ont pas vraiment la cote dans les entreprises. On leur préfère souvent des collègues plus jeunes. Leur carrière s’enlise… quand ils ne sont pas poussés vers la sortie.

Tenter sa chance ailleurs est une démarche qui peut s’avérer démoralisante, car des a priori pèsent sur les plus de cinquante ans : ils sont jugés trop chers, plus assez dynamiques ou… carrément dépassés.

Face au mur, que faire ? Au lieu de vous accrocher, de subir et de vous aigrir, sans espoir d’amélioration, pourquoi ne pas concrétiser ce projet personnel qui vous tient à cœur ? Puisqu’il reste environ 10 ans à travailler, pourquoi ne pas créer une activité qui vous ressemble enfin ?

Vous n’êtes pas seul(e) à vous poser ces questions : 20 % des créateurs d’entreprise ont 50 ans et plus.

Notre conseil : la valorisation des atouts et la mobilisation du réseau

Pour vaincre la crainte du changement, il est important de lister vos atouts. Vous ne partez pas de zéro : vous avez pour vous l’expérience, le recul nécessaire et un réseau de relations qui a fait ses preuves.

De plus, la perte d’un emploi, après 50 ans, est souvent contrebalancée par l’obtention d’un petit capital financier qui s’avèrera très utile pour démarrer une nouvelle activité : indemnités de départ ou rupture conventionnelle.

La solution la plus simple est d’exploiter votre savoir-faire, en valorisant votre expertise et en sollicitant votre réseau. Vous pouvez ainsi vous reconvertir comme coach, formateur, enseignant… voire créer votre boîte. A noter : une petite mise à niveau de vos compétences sera probablement nécessaire. Recourez à la formation pour rester en phase avec les demandes de vos futurs clients.

Et si vous avez l’âme d’un aventurier, rien de vous empêche d’explorer de nouvelles voies, pour réaliser vos rêves. Il est fort à parier qu’une reconversion après 50 ans deviendra le modèle à suivre, dans les années qui viennent.