Transformez un licenciement en opportunité

Changer le négatif en positif… Utiliser un accident de parcours comme un tremplin pour viser plus haut, en repartant sur de meilleures bases ou en choisissant enfin de « devenir qui on est vraiment » : tel est le challenge à relever ! Inutile d’en faire une affaire personnelle qui vous remet en cause et vous fait douter de tout. Gardez en tête que réduire les effectifs est souvent une variable d’ajustement pour réduire les coûts. Ne mettez pas d’affect où il n’y en a pas ! De plus, les bouleversements actuels nous obligent à penser différemment, en considérant l’hypothèse d’un licenciement comme fortement probable, dans le déroulement d’une carrière. Dès lors, autant l’intégrer lucidement dans votre réflexion, afin de mieux anticiper, négocier et rebondir, le moment venu. 


 I – RESTER VIGILANT.E :

Même en poste, sans menace apparente dans l’entreprise, nous vous conseillons de toujours :

Garder un œil sur l’évolution de votre métier. Vous pourrez ainsi tirer profit de votre entretien professionnel annuel en demandant une formation pour compléter ou élargir vos compétences. Il est légitime de préserver votre « valeur » sur le marché du travail… au cas où…

Surveiller l’actualité de votre entreprise. Hausse ou baisse d’activité, diversification, restructuration, économie d’échelle et concurrence sont autant de paramètres qui vous permettront d’entrevoir l’avenir à court ou moyen terme.

Suivre l’actualité économique et politique. Notamment les informations susceptibles d’impacter votre entreprise : nouvelle réglementation, augmentation du coût de l’énergie, hausse des droits de douanes, conflits internationaux, situation sanitaire etc… 

Un état de veille permanent permet de détecter, en amont, les prémisses d’une catastrophe annoncée.

Equilibrer votre vie professionnelle et votre vie personnelle. On ne le dira jamais assez : la travail est chronophage ! Ne vous y investissez pas outre mesure et prenez du temps pour vous. 

Qui sait ? Le hobby d’aujourd’hui deviendra peut-être le gagne-pain de demain.


II – PRETER ATTENTION AUX SIGNES : 

Tout changement en interne mérite aussi d’être interprété correctement. Voici les points qui doivent vous alerter : 

- Votre supérieur note des défauts dans vos performances.

- Vous êtes déplacé.e dans un autre service.

- Votre travail est désormais réparti entre plusieurs personnes.

- Vous êtes chargé.e de former une personne qui pourrait potentiellement vous remplacer.

- Vous êtes tenu.e à l’écart des réunions stratégiques de votre service.

- Votre patron préfère communiquer par mail avec vous, plutôt qu’en face à face.

- Certains collègues de travail vous « évitent » et des rumeurs circulent.

- On vous confie de moins en moins de projets et votre budget se réduit. 

- Vous n’êtes plus convié.e aux moments de convivialité entre collègues.

- Votre employeur ne vous aime pas et le fait savoir.

Un catalogue de situations anxiogènes que vous pourriez être tenté.e de minimiser ou d’ignorer. Ce serait une erreur dont les effets vous reviendraient en boomerang. Loin d’éloigner le danger, le déni va amplifier le choc de la rupture et vous laisser KO pour un bon moment, en proie au vertige du vide, de la solitude, de l’inutilité et de l’injustice. Au contraire, « voir les choses telles qu’elles sont » vous protègera en vous offrant une chance : celle de vous donner le temps d’organiser votre départ, dans les meilleures conditions.


III – PREPARER SON LICENCIEMENT :

Ça y est… Vous y êtes… À présent, vous connaissez la date de votre entretien préalable. Surtout, ne subissez pas et empoignez fermement les rênes de votre avenir, en connaissant parfaitement vos droits et en précisant rapidement les contours de votre nouveau projet : 

Se renseigner sur le déroulement de la procédure, son formalisme et ses règles. Bien vérifier les solutions d’accompagnement auxquelles vous pouvez prétendre, les démarches faites par votre employeur auprès de Pôle Emploi, le mode de calcul de votre indemnisation et la marge de manœuvre transactionnelle.

- Faire un point sur votre CPF. Pour y voir plus clair ou dans l’hypothèse d’une reconversion, vous pouvez effectuer un Bilan de Compétences qui vous aidera à définir votre projet, assorti de formations pour le concrétiser.

- Recourir à l’Outplacement. Si l’employeur a l’obligation de financer l’Outplacement lors d’un licenciement collectif de plus de 10 salariés, rien ne l’y oblige dans le cadre d’un licenciement individuel. Cependant, les DRH y sont globalement favorables. C’est l’objet d’une négociation au cas par cas. Osez prendre les devants en rencontrant plusieurs cabinets qui vous communiqueront des devis que vous produirez le jour J.

- Construire votre avant-projet d’entreprise. Se lancer dans l’entrepreneuriat exige des compétences variées. Dans un premier temps, optez pour une formation « généraliste » qui vous familiarisera avec les études de marché, les business models et les business plans. Vous obtiendrez les réponses à vos questions : viabilité du concept, structure juridique, stratégie commerciale et de communication, organisation administrative, financement… Rapprochez-vous des réseaux d’accueil des porteurs de projets (pépinières, Adie, CCI…)

- Bâtir un plan d’action post-licenciement. Cet outil aura le mérite essentiel de vous projeter au-delà de la rupture. Vous y détaillerez les différentes étapes de concrétisation de votre projet et les démarches à effectuer, tout en précisant le timing à respecter. 

Dans cette phase, vous l’aurez compris, l’important est d’être pro-actif et de tenir fermement le cap.


IV – REPARTIR DE PLUS BELLE :

Par ici la sortie… Votre récent licenciement vous contraint à changer radicalement vos habitudes. Il est déconseillé de passer, sans transition, d’une suractivité à… plus rien ! Au contraire, il va falloir substituer un nouveau cadre à l’ancien. C’est la meilleure façon de maîtriser une inquiétude latente née du changement.

- S’accorder un court break « constructif » si nécessaire. Si vous vous sentez laminé.e et épuisé.e physiquement, nous vous recommandons de faire une pause qui doit cependant être limitée. Pour postuler à un nouveau job, il faut être en forme ! Mettez à profit votre protection sociale pour cesser de ruminer, pour vous rétablir et réfléchir à votre avenir en termes positifs.

- Bénéficier des aides financières adaptées. Pôle Emploi gère des allocations qui peuvent vous rendre service. À côte de l’Allocation de Retour à l’Emploi (ARE), d’autres dispositifs existent pour répondre à vos besoins de formation (Aide Individuelle à la Formation), de mobilité (aides au permis de conduire), de reconversion professionnelle ou de création d’entreprise. 

- Concrétiser votre création d’entreprise. C’est le moment de compléter votre formation initiale en y ajoutant des modules plus spécifiques : comptabilité et gestion, optimisation du lancement, management, marketing et communication…


En conclusion, il peut sembler paradoxal de parler de « réussite » à propos d’un licenciement et pourtant… La bonne question n’est pas « quand vais-je retravailler ? », mais plutôt « qu’est-ce que je veux faire vraiment ? » Dites-vous que jamais vous ne retrouverez un travail identique. Alors, tournez rapidement la page et lancez-vous dans une nouvelle aventure, en saisissant l’opportunité qui se présente.